Ces certitudes, sur nous-même et sur les autres.
Et si nous voyions notre vie comme un film ?
Un film dont nous commençons à écrire le scénario dans les premières minutes de notre vie. La naissance des positions de vie.
Nous le peaufinons ensuite jusqu’à parfois les moindres détails aux alentours de notre adolescence pour le jouer pleinement ensuite. Dans son scénario, nous sommes bien entendu l’acteur principal, et le déroulé peut, comme au cinema, être décrit de nombreuses manières.
Il peut être drôle, léger, ennuyeux, tragique, passionnant, horrible, plein d’aventures ou de rebondissements… Exactement tel que nous pouvons décrire notre vie.
Ce scénario, nous pouvons le jouer et le rejouer sans cesse, sans parvenir à en sortir.
Quand Lucie (le prénom a été changé) que j’accompagne me dit : « je ne comprends pas pourquoi j’attire toujours le même type d’hommes, à chaque fois j’en sors détruite » ; elle reproduit son scénario.
Il peut nous conduire à nous conforter dans des comportements qui nous nuisent, et dont il est bien difficile de s’échapper. La prison devient notre zone de confort, et la liberté qui nous attire, nous terrifie plus que tout.
Eric Berne, père de l’Analyse transactionnelle
Eric Berne, psychiatre canado-américain, est le père de l’Analyse Transactionnelle, la théorie de la personnalité sur laquelle je fonde mon travail de coach. Il considère qu’au début de la conception du scénario de vie, l’enfant encore très jeune (de 3 à 7 ans), adopte un certain nombre de certitudes sur lui-même, les autres et plus généralement sur le monde qui l’entoure.
Des certitudes basées sur ce que nos parents, et l’ensemble des différents adultes qui composent notre environnement d’enfant puis d’ado, nous renvoient ou nous incite à nous approprier. Un mélange différent pour chacun de nous de leurs attentes (à leur égard comme au nôtre), de leurs besoins, de leurs envies et de leurs émotions exprimées ou non.
Les décisions scénariques
Pour un enfant, le monde peut sembler menaçant. Afin de faire face, il adopte des décisions scénariques. Ses réactions émotionnelles lui permettent d’affronter la réalité. Pour cela, il doit survivre psychologiquement. On estime que les décisions scénariques représentent à ce moment là, la stratégie la plus adéquate pour qu’il trouve une solution. Le petit enfant à une manière particulière de penser et de ressentir. Ces vécus émotionnels comme la rage, la terreur, le désespoir ou l’extase, sont à la base des décisions ou certitudes scénariques.
« Le scénario est un plan de vie élaboré dans l’enfance, renforcé par les parents, justifié par les évènements ultérieurs et culminant dans un choix privilégié. »
Ainsi, à moins qu’on ne décide un jour de travailler sur soi pour inverser la tendance, notre vision du monde restera basée sur cette conception de soi et des autres établie dès le plus jeune âge. Dans le scénario, les positions de vie peuvent être valorisantes (+) ou dévalorisantes (-), pour soi-même comme pour les autres.
Elles peuvent se résumer ainsi :
Moi :
Je suis OK (ou OK+)
ou
je ne suis pas OK (ou OK-)
Toi ou vous :
Tu es OK (OK+)
ou
tu n’es pas OK (OK-)
Ces deux perceptions une fois combinées donnent les résultats suivants :
OK+/OK+
C’est la position de vie avec laquelle je considère que j’ai de la valeur, et que tu en as également.
Pour Claude Steiner, psychologue franco-américain et Analyste transactionnel, cette position de vie est adoptée par l’enfant dans les tous premiers mois de sa vie. Elle trouve son origine dans la relation d’interdépendance que le petit enfant entretient avec sa mère dans l’allaitement.
Je me respecte et je respecte les autres, tout comme je m’accepte comme je suis tout en prenant les autres comme ils sont. Cette position permet l’établissement et le développement de relations saines favorisant l’échange, le partage, la coopération. Elle est le reflet d’une estime de soi haute et stable.
OK+/OK-
J’ai de la valeur, mais les autres n’en ont pas.
Avec cette position, je considère que j’ai plus d’importance que les autres, que je suis supérieur. Je vois mal qui pourrait m’apporter quoi que ce soit car les autres sont le plus souvent peu capables et faibles. Le mieux que je puisse faire, est de me débarrasser de l’autre ou des autres.
Dans cette position, je suis arrogant, dévalorisant. Ma considération de la valeur que je m’accorde peut me permettre de réaliser des projets. Cependant, mon mépris à l’égard des autres les conduit plus ou moins rapidement à me tourner le dos.
OK-/OK+
Je n’ai pas de valeur alors que les autres en ont.
A l’inverse de la position de vie précédente, j’ai là tendance à me dévaloriser. Les autres arrivent mieux que moi, sont meilleurs et plus heureux. J’aurai bien du mal à jamais leur ressembler. Dans cette position, mon critique intérieur est très présent. Très souvent, cette petite voix dans ma tête me rappelle à quel point je suis nul(le). Il me rappelle aussi à quel point j’aurais une fois encore mieux fait de me taire, ou m’en veut d’avoir dit oui alors que je voulais dire non.
OK-/OK-
Je n’ai aucune valeur, les autres non plus.
Cette position désespérée est vide d’espoir. Elle est celle de la résignation. Je ne vaux vraiment rien, et rien n’y personne ne peut rien m’apporter car les autres sont comme moi. Un enfant qui réalise qu’il n’a pas sa place, qu’il n’était pas attendu peut adopter cette position basée sur la croyance qu’il n’est rien. Le monde extérieur est alors également sans valeur. Cette position, qui comme les autres peut se renforcer avec le temps, peut conduire à la dépression et même au suicide.
L’Analyse Transactionnelle est le fil conducteur de mes accompagnements en coaching de vie et en coaching de managers et de dirigeants.
Qu’en est-il de vous ?
Nous possédons tous une position de vie dominante.
Êtes-vous en mesure d’identifier la vôtre ? Quelle qu’elle soit, elle n’est pas celle dans laquelle vous êtes en permanence. Une position de vie est ainsi contextuelle, notamment au regard des personnes qui nous entourent, de notre humeur et du stress que nous subissons ou non.
Ainsi, nous pouvons être le plus souvent dans une position OK-/OK+ au travail, ne parvenant par exemple pas à nous affirmer, et à dire non quand nous le voudrions. Lorsque Annabelle, une de mes clientes, accepte à contre-coeur alors qu’elle a autre chose de prévu, de rester plus tard au bureau, elle adopte cette position.
En même temps, nous pouvons être dans la position OK+/OK- quand nous rentrons à la maison. Nous imposons alors notre rythme et nos idées tout en jugeant et critiquant ce que font et sont les personnes autour de nous.
Je peux également me sentir dans la position de vie OK+/OK+ (la position saine) quand j’obtiens de bons résultats. Elle est renforcée quand je me sens bien. J’aime alors le contact des autres dans une relation équilibrée. Cette position saine, liée à un contexte particulier peut cependant s’effacer au profit de ma position dominante quand survient une période de stress.
L’enclos OK
Le tableau suivant nommé « l’enclos OK » par Francklin Ernst permet d’illustrer les quatre positions.
L’enclos OK des positions de vie de Francklin Ernst
Prenez le temps de vous voir dans vos différents contextes.
Au travail, à la maison, en famille, à la maison, avec vos amis, quels sont les positions que vous adoptez. Estimez ensuite dans quelle proportion de chacune d’elles vous êtes. Sur un las de temps donné, une semaine par exemple.
Tenez compte du fait que la position dans laquelle vous êtes, n’est pas forcément celle que vous montrez. Exprimer ses émotions est parfois compliqué. Ainsi, quand vous vous exprimez, que vous dites ce que vous pensez ou ressentez, être vous authentique ou dans un rôle ?
Notre position sociale
Ce que vous montrez, c’est votre position sociale. Vous pouvez être dans certains cas moqueur et méprisant face à vos collègues. Cette position +/- peut cacher votre position psychologique ou existentielle. Cette dernière est celle qui est vraiment la vôtre. Celle que vous avez construite au cours de votre développement et qui peut-être l’inverse -/+.
Une personne pleine de certitudes se bat le plus souvent contre ses peurs et son sentiment d’insécurité. Derrière les positions de domination ou de soumission se cachent des émotions non exprimées.
Être ou parvenir dans la position OK+ / OK + n’est pas facile. Elle revient à s’accepter tel que l’on est et à accepter les autres de la même manière. Pour y parvenir, retrouvez ici les articles sur l’estime de soi et les neufs clefs pour la développer. Une estime de soi haute et stable revient à cette position saine.
Alors, à vous de jouer
Être conscient de ses limites et des préjudices qu’elles peuvent nous causer et causer aux autres est un grand pas vers l’avant. Vous en êtes capables.
Et si vous trouvez cela vraiment difficile et que vous souhaitez être accompagné pour cela, écrivez-moi. Mon travail est notamment d’aider les personnes à adopter la position de vie OK+ / OK+.