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Être honnête avec soi-même, ne plus se mentir

Renaud Fulconis - Être honnête avec soi-même, ne plus se mentir

 » Je suis honnête avec moi-même  ! » 

Vraiment ?
Je veux dire, quand vous fermez les yeux, que vous vous donnez quelques instants pour vous détendre et formulez calmement cette phrase dans votre tête, c’est réellement ce que vous pensez ? Êtes-vous vraiment honnête avec vous-même ?

Cet exercice est un bon moyen de faire le point sur cette situation. C’est ce que je fais avec beaucoup de mes clients lors des séances de coaching.

Comment votre réponse résonne t-elle en vous ? Honnêtement !

Comme vous êtes humain, et forcément que de ce fait vous n’êtes pas infaillible, il est probable que vous ne soyez pas (toujours) honnête avec vous-même. Bien souvent, le déni de la réalité est, au moins pour un temps, un moyen de nous protéger. Et puis, nous avons parfois grandi en apprenant qu’en raison de convenances, on doit le plus souvent être sur la retenue, et ne pas dire les choses afin de ne pas blesser ou vexer.

Pourtant, comme se connaître et s’accepter tel que l’on est, être honnête vis à vis de soi est un élément incontournable pour développer son estime de soi.

Alors que (vous) dîtes-vous quand vous avez échoué à un examen, abandonné à une compétition sportive ou que l’élu(e) de votre coeur ne souhaite pas partager votre enthousiasme ? Et que direz-vous à votre voisine qui dans l’avion, vous demande si tout va bien alors qu’à la moindre secousse, vous plongez vos ongles dans le tissu des accoudoirs ?

Christophe André et François Lelord* écrivent :
« Dans ces … cas, vous aurez peut-être la tentation de dénier vos émotions, pour des raisons d’estime de soi mal placée : ne pas avouer qu’on a peur, qu’on est triste ou qu’on est contrarié, fait certes partie des convenances sociales, mais derrière ces convenances, on trouve bien souvent des problèmes d’estime de soi : on ne veut surtout pas perdre la face en avouant des émotions. Nous pouvons observer deux réactions de déni vis-à-vis des évènements menaçants notre estime de soi : l’autodéfense (« mais pas du tout ! ») et la soumission aux événements  (« c’est comme ça ! »). »

Ils évoquent aussi deux façons de se mentir à soi-même :

Ne pas assumer ses émotions négatives :
« Je ne suis pas en colère. »
« je ne suis pas déçu. »
« je n’ai pas peur. »

Ne pas assumer l’envie de changer les situations :
« C’est la vie. »
« Il faut s’y faire. »
« C’est comme ça. »

Alors bien sûr cela peut être lourd, sembler impossible et dans certains cas beaucoup trop flippant. Affronter ses secrets enfouis fait peur, et faire face demande du courage, mais vous avez tout à y gagner.


Voici deux pistes pour vous
permettre d’être plus honnête avec vous-même :

(Vous) avouer les choses et les reconnaître.
Alors avouer et s’avouer les choses, les reconnaître, est, comme je l’exposais la semaine dernière, un premier pas vers l’avant, et un moyen supplémentaire de développer son estime de soi, pas de la mettre à mal. Car pour progresser, il faut certes savoir où l’on va, mais aussi bien identifier d’où l’on part.

Développer par exemple son estime de soi, et son homosexualité ou sa bisexualité dans une famille homophobe peut paraitre mission impossible. C’est plus vrai encore quand dans cette situation, on souffre de surcroit d’une homophobie intégrée (être à la fois gay, et homophobe). Comment être simplement soi quand tout semble nous l’interdire ?

Selon la psychologue Vivienne Cass en 1984, la formation de l’identité homosexuelle comprend six étapes qui sont la confusion, la comparaison, la tolérance envers son orientation, l’acceptation, la fierté et, finalement, la synthèse de son identité. C’est un chemin semé d’embuches qui peut justifier un accompagnement. Dans ce sens, accepter qui l’on est afin de pouvoir en parler au sein d’une association comme Le Refuge, à un thérapeute, à un coach (oui bien sûr, vous pouvez m’écrire ou m’appeler) est un immense pas franchi.

Exprimez vos émotions
C’est vrai, certains disent encore qu’un garçon doit être fort et ne pas pleurer, et qu’une femme doit se marier et avoir des enfants. Pourtant, pas plus qu’il n’est logique qu’on attribue à nos genres une couleur, il n’est justifiable de considérer qu’en fonction de celui qui nous définit, il faille se comporter d’une manière ou d’une autre. Facile à dire ? C’est vrai. Notre société nous limite, nous frustre et le regard des autres est un frein à notre épanouissement. Et si vous commenciez par accepter qui vous êtes et ce que vous êtes ?

S’accepter, c’est arrêter de se mentir, être vrai, authentique et honnête avec soi-même. Accepter ses émotions, et les communiquer, ce n’est pas comme on le croit souvent, faire part de ses faiblesses. C’est montrer qui l’on est vraiment, et établir les bases d’une relation saine avec l’autre. Rien de tel que de savoir à quoi s’en tenir, et personne ne vous en voudra jamais d’avoir été honnête, même si cette conclusion prend un peu de temps à vous être révélé.

Si je suis triste, en colère, joyeux ou encore que j’ai peur, il s’agit d’un indicateur de ce qui se passe en moi. L’accepter, c’est déjà être honnête. Le partager c’est offrir à l’autre le moyen de mieux comprendre comment je fonctionne. Ce que je ressens, je l’exprime. Cela va contribuer à développer mon estime de soi, pas lui nuire comme je le crois peut-être.

Je suis comme je suis, j’ai le droit d’être comme je suis, je l’accepte, et si cela ne me convient pas, je vais agir pour changer !

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Pour aller plus loin
:

Contactez-moi pour bénéficier d’une première séance de coaching gratuite. L’occasion de faire le point sur votre situation et d’envisager que je vous accompagne pour une session complète.


Suggestion de lecture
:

* Christophe André et Jacques Lelord
L’estime de soi
Odile Jacob,  Psychologie – 1999

 

A lire également, mes autres articles :
Se connaître
S’accepter
Être honnête avec soi-même
Agir
Accepter l’idée de l’échec
S’affirmer
Estime de soi : l’empathie
Je ne suis pas responsable des émotions des autres